Il était une fois … Mais non, il ne s’agit pas d’un conte de fée que je dois écrire – quoique par certains aspects, l’histoire de Simca s’y apparente un peu. Toujours est-il que je vais partir de l’année 1926 pour vous la raconter à ma façon. C'est-à-dire pas sérieuse du tout, mais respectueuse des faits. Si cela ne vous convient pas vous pourrez toujours vous reporter aux ouvrages figurant dans la bibliographie ou à d’autres. Nous sommes donc en 1926, et plus précisément le 13 août de cette année là. C’est la création en France, par FIAT, de la SAFAF (Société Anonyme Française des Automobiles Fiat) destinée à permettre l’importation des modèles produits à Turin. Et cela fonctionne jusqu’en octobre 1929 où, un certain jeudi noir, le 24, éclate aux Etats-Unis une crise financière qui sera à l’origine d’une gigantesque crise économique qui gagnera rapidement l’Europe : déflation, chômage et chute de la production industrielle. Un peu la répétition de ce qui pourrait nous arriver aujourd’hui. Devant cette situation, les dirigeants politiques instaurent des barrières douanières en augmentant fortement les taxes sur les importations et autres tarifs douaniers, afin de les limiter pour tenter de sauvegarder les productions nationales. C’est la fin annoncée de la SAFAF. Mais c’est aussi sans compter sur l’esprit d’entreprendre de Teodoro Giuseppe Bartolomeo Pigozzi, ou plutôt Henri Théodore Pigozzi. Celui qui deviendra M. SIMCA. Très apprécié de la famille Agnelli, propriétaire de FIAT, M. Henri Théodore Pigozzi va avoir l’idée de lui proposer de se voir attribuer la sous-traitance des modèles italiens dont il assurerait l’assemblage en France. Cette solution étant agréée, le 10 avril 1932 la SAFAF change de raison sociale tout en conservant son sigle. Elle devient officiellement la Société Anonyme française pour la fabrication en France des Automobiles Fiat. Le premier modèle ainsi assemblé en France sera la FIAT 6cv Balilla. Au début, ses différents composants sont réalisés par des sous-traitants extérieurs. Ils ne sont qu’ assemblés dans les entrepôts de Suresnes appartenant à la SAFAF. Entrepôts qui se révèleront rapidement insuffisants devant le succès de la petite gamme de modèles proposés à la vente : berline à 2 ou 4 portes, roadster et coupé. L’idée germe alors de maîtriser soit même l’ensemble du processus de construction et d’assemblage de cette 6cv. Mais pour cela il faut trouver des locaux bien plus vastes pour pouvoir tout accueillir. Le choix des dirigeants de la SAFAF se portera finalement sur une vaste usine implantée à Nanterre et appartenant aux automobiles Donnet, alors en difficultés financières. Pour y parvenir FIAT décide de créer une nouvelle société anonyme à actionnaires français, ce sera la Société Industrielle de Mécanique et Carrosserie Automobile, plus connue de tous sous le sigle de SIMCA qui verra le jour le 2 novembre 1934. Lorsque le 20 décembre 1934 la société des Automobiles Donnet sera officiellement déclarée en faillite, SIMCA se mettra sur les rangs et, à l’issue de deux adjudications (21 février et 29 mai 1935) deviendra propriétaire de la dénomination commerciale et des brevets des Automobiles Donnet, puis de l’usine. Le 28 juin 1935 M. Henri Théodore Pigozzi devient le directeur général de la SIMCA, en charge des relations avec FIAT et du fonctionnement de l’entreprise. La SAFAF est dissoute le 1er juillet 1935 et ses actifs sont transférés à la SIMCA. Le même jour, la production des premiers modèles assemblés à Nanterre commence. Ils seront commercialisés sous le label SIMCA-FIAT. La production se compose de deux modèles proposés en plusieurs versions : - La 6cv, copie de la FIAT 6cv Balilla au moteur 995 cm3, disponible en berline 2 ou 4 portes, coupé, roadster ou châssis nu, mais aussi en berline commerciale, épaulée dès 1935 par une fourgonnette de 300 kg de charge utile - La 11cv, copie de FIAT 518 Ardita au moteur 1.944 cm3, disponible en berline, coupé ou châssis nu. La carrosserie des berlines à 4 portes (6 et 11 cv) présente la particularité – fréquente à l’époque – de posséder des portières latérales antagonistes sans montant central, libérant une vaste zone d’accès, les portières arrière s’ouvrant vers celui-ci. Ce que l’on appellera les portières suicides. |